A la lecture du rapport égalité entre les femmes et les hommes, nous restons insatisfaits. D’une part, le volet interne consacré aux actions menées au sein de la mairie manque cruellement d’ambition. Mais d’autre part, le volet consacré aux actions menées sur le territoire est réduit à peau de chagrin.
D’abord, il nous paraîtrait pertinent d’ajouter un certain nombre d’indicateurs à ceux que vous utilisez déjà afin d’avoir une vision plus fine que ce que nous avons actuellement. De cette façon, nous pourrions, comme le prévoit expressément, la délégation attribuée à M. Guarinos, avoir les moyens d’évaluer plus facilement la pertinence de votre politique.
– Nous proposons un indicateur genré sur le télétravail.
– Nous proposons un indicateur sur la répartition des effectifs selon l’organisation du travail : en poste, de nuit, variable, atypique, week-end.
– Nous proposons un indicateur genré sur l’usage des comptes épargne temps.
– Nous proposons un bilan sur les conditions de travail avec le nombre d’accidents, de maladies professionnelles par genre.
L’ensemble de ces nouveaux indicateurs donneraient une vision plus fine de la réalité du terrain et des actions qu’il faudrait y engager.
Au delà du manque d’indicateur, c’est le retard, voir la vacuité de votre plan d’action qui nous effraie. Par exemple, rendez-vous sur le site de la ville de Saint-Étienne sur la page des recrutements. La totalité des fiches de postes sont genrées avec le masculin, même pas de tentative d’utiliser l’écriture inclusive. Et si nous regardons votre plan d’action, nous allons devoir attendre mai-juin de cette année pour voir du changement.
Mais qu’avez vous fait lors de dernier mandat pour que les actions les plus simples ne soient pas déjà mises en œuvre. Pire, vous mettez que vous désirez faire une formation aux services des ressources humaines sur les questions qui nous préoccupent maintenant. Or, pas de date dans le plan d’action et rien dans le plan de formation dont nous allons également parlé aujourd’hui.
Rien, non plus en direction de la police municipale qui pourtant semble être parfois en première ligne sur les questions de harcèlement et de violence.
Passons maintenant aux actions externes de la collectivité. Alors là, nous tombons des nues. Il n’y a tout simplement pas de plan d’actions, pas d’indicateurs. Rien. A croire que notre collectivité, ne s’engage pas sur les questions d’inégalités. Trois items seulement qui doivent nous faire imaginer que vous mener une grande politique en faveur de la lutte contre les inégalités.
Nous vous proposons l’année prochaine de rajouter quelques indicateurs afin que nous puissions voter en connaissance de cause. La part des hommes et des femmes qui bénéficient des politiques de la collectivité.
Par exemple, dans l’Analyse des Besoins Sociaux, combien de femmes et d’hommes font appel aux services de la mairie.
– Quelle parité dans les activités ou les instances des associations subventionnées ?
– Quel bilan genré du soutien aux artistes ?
– Quelle part des garçons et des filles dans les crèches ou les activités périscolaires ?
– Quel bilan sur les discriminations dans l’espace public ?
– Quelle réflexion sur l’aménagement public et notamment sur les cours d’école que vous voulez rénover ?
Je vais m’en tenir là, mais je pourrais malheureusement poursuivre sur le manque d’ambition de votre rapport.
D’une part, la pauvreté des indicateurs internes et externes empêchent les élus que nous sommes d’évaluer la politique que vous mettez en œuvre. Mais il est vrai que si on ne veut pas avoir de température, il vaut mieux casser le thermomètre. D’autre part, l’indigence de vos plans d’action n’aideront pas notre collectivité et notre territoire à réduire les inégalités entre les hommes et les femmes. Un rapport qui montre parfaitement l’importance que vous accordez à ces questions : aucune.
Germain Collombet, président du groupe Le temps de l’écologie