Encore !
Oui, encore le projet d’une résidence service à destination des étudiantes et des étudiants. Vous nous expliquez que le nombre d’étudiants ne cesse de croître et qu’il faut pouvoir les accueillir. Nous sommes d’accord sur ce premier point mais se sont les conditions d’accueil qui nous posent question.
D’après une étude d’Epure, l’agence de l’urbanisme de la région stéphanoise, le prix en résidence service est beaucoup plus cher que dans les résidences CROUS ou que dans le privé. Nous avons l’opportunité d’avoir un stock de logements vides qui correspond à près de 40 ans de constructions neuves sur le territoire stéphanois.
Au lieu de diriger les étudiants vers des logements plus abordables, vous préférez créer des résidences services qui assomment littéralement les étudiants dans leurs prix pratiqués. Certes, la même étude montre que le logement dans le privé est souvent moins qualitatif que le logement en résidence service. Nous en avons déjà parlé dans cette assemblée mais il existe des outils pour permettre aux étudiantes et étudiants d’éviter des logements de mauvaise qualité. Par exemple, certaines villes en lien avec le CROUS labellisent les logements privés de bonne qualité. Ainsi, les nouveaux et les nouvelles étudiantes peuvent trouver des logements abordables dans le privé. Tout le monde est content : le locataire qui trouve un bon logement et le propriétaire qui s’assure d’un loyer.
Vous avez décidé de faire autrement. Vous avez décidé de privilégier des entreprises privées qui proposent souvent des loyers bien au-dessus du prix du marché stéphanois. En somme, vous privilégiez les étudiantes et les étudiants qui ont les moyens financiers d’habiter dans ces résidences.
Saint-Étienne a toujours été la ville qui pouvait et voulait accueillir toutes celles et ceux qui désiraient faire des études supérieures. Même celles et ceux qui venaient par leur seule réussite mais qui ne pouvaient pas se payer le luxe de résidences services.
Avec vous, ce temps est révolu. Fini la diversité sociale et culturelle qui faisait la beauté de nos amphis. Vous préférez accueillir des étudiants mieux dotés en capital. Finalement, vous dites être loin des idées d’Emmanuel Macron et loin de celles de Valérie Pécresse. Mais en réalité vous êtes dans la même dynamique que M. Macron quand il veut augmenter les frais d’inscriptions et dans la même lignée que le travail de sape de Mme Pécresse quand elle était ministre de l’Enseignement supérieur.
Germain Collombet, conseiller municipal Europe Écologie Les Verts du groupe Le temps de l’écologie