Lors du conseil municipal du 23 mai, les élu·es du groupe le Temps de l’écologie ont réitéré leur proposition de débaptiser la rue Alexis Carrel. Ils souhaitent réagir au refus de Gaël Perdriau et revenir sur ses arguments particulièrement discutables.
Alexis Carrel, prix Nobel de Médecine, est un théoricien de l’eugénisme. Une idéologie qui a largement inspiré le nazisme et prône l’élimination des personnes ne correspondant pas à des critères édictés comme ceux d’une prétendue perfection. Les différences, le handicap, la maladie, tout ceci doit être effacé, au sens littéral du mot, et ce en recourant à ce qu’il appelait “un établissement euthanasique pourvu de gaz appropriés”, plus connu sous le nom de chambre à gaz. Alexis Carrel est une personne ignoble, hautement contestable et contestée. Alors pourquoi maintenir son patronyme à l’inventaire de nos rues ? Quelles sont les véritables motivations qui sous-tendent cet entêtement à défendre l’indéfendable ?M. Perdriau avance que l’académie Nobel n’a pas retiré à Alexis Carrel son prix Nobel de médecine. Il se dit même “disposé” à modifier le nom de cette rue si l’académie Nobel décide de retirer son prix au médecin eugéniste. Mais cet argument ne tient pas, puisque le règlement de la prestigieuse académie suédoise ne prévoit pas cette possibilité, et M. Perdriau aurait dû mieux se renseigner. C’est surtout un moyen de se défausser d’une responsabilité que la municipalité se doit d’assumer. De nombreuses villes ont déjà “fait le ménage” en effaçant le souvenir de cet être abject. Rappelons que la faculté de médecine de Lyon a abandonné le nom d’Alexis Carrel au profit de Laennec en 1996, suite à une mobilisation citoyenne.
Alors pourquoi s’arc-bouter sur une posture intenable, sauf à prendre le risque de se voir accuser d’en partager peu ou prou l’idéologie nauséeuse ?Nous, élu·es écologistes stéphanois, ne partageons pas le point de vue de M. Perdriau, qui estime que “un grand esprit peut se tromper et induire en erreur des millions de personnes ». Au contraire, nous estimons qu’un grand esprit a la capacité et le devoir de porter un discours humaniste qui participe à l’amélioration du genre humain.Les élu·es écologistes stéphanois demandent que le maire revienne sur sa décision et admette que c’est sur son intégralité que l’on doit apprécier la vie d’une personne.