Service public de distribution d’eau potable – Intervention au conseil de St Etienne Métropole – 29 juin 2023
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Le rapport 37, 38, 39 et 40, concernent une approche normée et administrative de la gestion future de l’eau par la Métropole. Pourtant, les événements actuels, hausse des températures, incidents d’approvisionnement, auraient dû imposer une réflexion plus large, associant toutes les parties prenantes de cette problématique.

La tenue du premier forum citoyen de l’eau, organisée par l’association des  « amis du Treuil » à Chamboeuf, « Partag’EAu », le 15 juin dernier, a été un succès. Messieurs Bonnet et Fara étaient présents au début de cette rencontre. Toutes les parties prenantes de l’eau du département de la Loire, bien commun universel, étaient représentées. Elles ont donné leur avis sur le futur de la répartition d’une ressource de plus en plus rare et précieuse. Le mois de juin qui s’achève est le plus chaud jamais enregistré depuis que des mesures de températures ont lieu. La publication aujourd’hui du rapport du Haut conseil pour le climat, redis encore l’urgence d’agir !

Face à ce que nous sommes en train de vivre, et ressentir il faut se mobiliser et vite. Les déficits de pluviométrie se multiplient, partout en France et l’élévation des températures amplifie le stress hydrique.

Même si notre collectivité ne s’en sort pas trop mal pour l’instant. Nos réserves en eau ont atteint un niveau acceptable à la veille d’un été qui s’annonce torride. Il n’en va pas de même au nord du département.

Ceci posé, la question de notre approvisionnement reste une question cruciale. Le répit que nous offrent les pluies d’orage récentes ne doit pas nous exonérer d’une réflexion de fond sur le sujet. La préfecture hier, mercredi 28 juin, vient de placer notre département au niveau de vigilance au titre de la sécheresse

Lors des dernières réunions de la commission Eau de la métropole, de nombreux élus ont posé des questions sur l’opportunité de mettre en œuvre un plan d’investissement exceptionnel pour sécuriser et étanchéifier les réseaux d’adduction d’eau. Le niveau d’endettement de ce budget indépendant le permettrait, pourquoi tergiverser ?

Les incidents à répétition que connaissent les communes de la vallée de l’Ondaine résonnent comme un avertissement sans frais.

Et la question doit rester posée de savoir si la DSP est plus opportune que la Régie pour gérer cette ressource essentielle et aujourd’hui déjà à l’origine de conflits d’usage. Les rapports rendus par Jean-Raphaël Bert CONSULTANT sur l’opportunité de ce choix sont de vrais réquisitoires contre l’option éventuelle de recours à la Régie. Et pourtant…

Si la DSP est capable de distribuer une ressource abondante, est-elle en capacité de procéder à une répartition qui risque de s’avérer aussi délicate qu’indispensable.

Comment donner des priorités, comment mettre en place des tarifs différenciés en fonction des usages, comment développer un tarif progressif de l’eau, comment déconnecter le volume vendu du profit attendu par les actionnaires, comment se préparer à un nouveau paradigme pour optimiser l’usage d’une ressource qui se raréfie.

Les écologistes vous interpellent pour que cette réflexion soit lancée au plus vite, par notre collectivité, et que nous y associons toutes les parties prenantes. Il ne s’agit plus de distribuer de l’eau, il s’agit d’en répartir judicieusement et équitablement l’usage.

L’association du Treuil a pris l’initiative de lancer le débat, elle a apprécié que des représentants de la métropole soient présents. Il est opportun que nous donnions une suite institutionnelle à cette réflexion plurielle et de grande qualité. Il faut aider à cette nécessaire et urgente prise de conscience.

Une action dans ce domaine vital nécessite pour réussir que l’on s’y lance dès aujourd’hui, demain il sera trop tard. Il faut se préparer à vivre sous des contraintes climatiques que l’on a du mal à imaginer. Le nuage de cendres en provenance du Canada qui plane aujourd’hui au-dessus de nos têtes devrait nous inciter à changer le rythme et l’importance de nos initiatives pour s’adapter et relever ce défi sans précédent. 

Jean Duverger, conseiller métropolitain du groupe Le temps de l’écologie