Suppression de 2 postes d’adjoints – Intervention au conseil municipal de Saint-Etienne – 30 septembre 2024
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Décidément, les conseils se suivent et se ressemblent. Encore une fois, M. Perdriau, vous êtes contraint de modifier le nombre d’adjoints. 21, puis 20, puis 21 à nouveau, puis 22 en juin dernier, et enfin, aujourd’hui, vous décidez de réduire le nombre d’adjoints à 20. Enfin, quand je dis que vous “décidez”, ce n’est pas tout à fait juste. Car la question est : avez-vous encore le choix ? Depuis le dernier conseil municipal, fin juin, ça y est, vous êtes arrivés au bout de la liste de 59 noms que vous avez présentée en 2020. Et si vous ajoutez à cela le départ de leurs responsabilités de 9 membres de votre majorité, on comprend que cela devient compliqué pour vous de convoquer une équipe type alors que vous n’avez plus personne sur le banc. Quant à reformer une équipe à la hauteur de l’enjeu, qui est, je le rappelle, de gérer dignement Saint-Etienne et d’améliorer le quotidien de ses habitantes et ses habitants, là, ça relève de la mission impossible.

Oserez-vous prétendre que vous réduisez le nombre d’adjoints par choix ? 

Est-ce parce que vous avez tellement essoré votre liste que vous n’arrivez même plus à former une équipe qui respecterait la parité femme-homme ? Ou est-ce que vous sous-entendez que, parmi votre majorité, vous ne trouvez plus suffisamment de personnes aptes à prendre des responsabilités ?

Ce sordide jeu de chaises musicales dure depuis trop longtemps. Désormais, connaître le nom de l’élu·e en charge de tel ou tel dossier relève du parcours du combattant. Les écoles, par exemple… En 4 ans, on aura vu défiler M. Samy Kéfi-Jérôme, Mme Anne-Sophie Riou qui a assuré un temps l’intérim, puis M. Robert Karulak… et maintenant, à qui le tour ? 

Les agents municipaux changent d’élu référent au gré des rebondissements de l’affaire et des départs pour raison dite “personnelle”, pour mise à l’écart, désaccord ou dégoût. Comment garder le cap et faire avancer la ville quand le vent peut tourner à tout moment ? Comment les équipes pourraient-elles continuer à travailler dans de bonnes conditions ? Comment pourraient-elles garder un optimisme sans faille pour mener à bien des projets, quand l’élu·e qui viendra remplacer celui d’avant peut donner des directives différentes ? 

Votre ambition vous pousse à jouer avec le quotidien des plus de 170.000 personnes qui résident dans notre ville. Les situations sont parfois cocasses : des permanences d’élu·es de quartier annulées à la dernière minute, des visites reportées à plusieurs reprises, l’absence d’élu·e à des réunions phares… 

Nous, élu·es écologistes, réclamons depuis toujours plus de transparence dans la gestion de la ville. Nous estimons qu’une équipe municipale se doit d’évaluer en permanence la pertinence des choix et des actions mises en œuvre sur le territoire. Elle se doit de rendre des comptes aux habitantes et aux habitants, et ce, pas seulement une fois tous les 6 ans. Saint-Etienne a besoin de transparence, vous faîtes tout le contraire. 

En 2020, votre slogan invitait les électeurs et les électrices à “préférer le défi”. Aujourd’hui vous avez choisi de “préférer le déni”. 

Julie Tokhi, conseillère municipale Europe Écologie Les Verts du groupe Le temps de l’écologie de Saint-Etienne